J’ai commencé les dessins à l’encre de Chine un jour où j’étais installé sur la terrasse de ma chambre d’hôtel, en Espagne. Un haut palmier dattier dominait le lieu. Je suis toujours accompagné d’un carnet de croquis lorsque je pars en voyage. Je l’ouvris et commençai à dessiner avec un stylo encre de Chine, de la marque Faber-Castell, toutes les anfractuosités du tronc, lentement, régulièrement, comme si le stylo dessinait seul les boucles, les sinuosités minuscules reliées les unes aux autres jusqu’à former un tout représentant le tronc. Puis la mine continuait tranquillement sa petite promenade en haut de l’arbre en dessinant l’une après l’autre chaque palme avec précision.
Je découvrais là un travail, plutôt devrais-je dire un plaisir, tout à fait nouveau, fait de lenteur, de précision du trait, d’une joie intense de voir apparaître trait après trait une forme graphique tout à fait esthétique.
J’ai par la suite continué chez moi en dessinant le ficus du salon, puis un bambou en pot, toujours avec un indicible plaisir à voir apparaître au bout de la mine le dessin se faire.