Dessiner et peindre des arbres, c’est pour moi avant tout extraire ce qui s’en dégage.
La ligne d’un tronc, qui s’élance et se divise en branches, puis en feuillages, autant de séparations, de divisions qui construisent ce qui surgit entre : des espaces vacants prennent alors forme, vides et pleins se parlent entre eux, se font écho, se répondent.
Je repeins toujours les fonds en dernier, souvent de couleur blanche, et c’est alors une délectation que de poser les blancs entre les contours. C’est à ce moment que les lignes prennent toute leur force. Elles prennent sens par l’espace qu’elles créent entre elles.
Ce qui se dégage d’un arbre c’est aussi sa présence.
Qu’il soit organisé en massifs derrière la ligne d’horizon ou seul dans un champ, il raconte toujours une histoire.
Chaque arbre s’exprime par sa forme, la direction de son tronc, l’orientation qu’il prend, sa relation aux autres arbres et au paysage qui l’entoure. Il fait partie du paysage mais c’est lui qui lui donne son caractère.
Pour exprimer ce qui s’en dégage, nul besoin de couleurs ressemblantes. Au contraire, faire éclore des couleurs libérées, irisées, scintillantes. Les verts deviennent bleus et les bruns deviennent oranges, rouges, magenta.
La vibrance alors surgit et donne naissance à la vie intrinsèque de l’arbre.